Pourquoi le chewing-gum a un effet laxatif ?

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La mastication prolongée du chewing-gum stimule la production de salive et de sucs gastriques, pouvant perturber le processus digestif si elle précède ou accompagne un repas. Un déséquilibre digestif, des ballonnements et une potentielle baisse de sécrétion digestive peuvent en résulter.

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Le chewing-gum : un laxatif insoupçonné ? Décryptage d’une croyance populaire

L’idée que le chewing-gum puisse avoir un effet laxatif est une croyance répandue, mais est-elle fondée sur une réalité scientifique ? Si la mastication prolongée n’induit pas directement une diarrhée, elle peut, par des mécanismes indirects, perturber le système digestif et contribuer à des sensations inconfortables pouvant être interprétées comme telles. Analysons plus en détail ces mécanismes.

Contrairement à une idée reçue, le chewing-gum ne contient pas d’ingrédients directement laxatifs. Son action potentiellement perturbatrice réside principalement dans la stimulation de la production de salive et de sucs gastriques. Cette hyper-sécrétion, stimulée par le mouvement de mastication et potentiellement accentuée par l’ajout d’édulcorants, peut avoir des conséquences néfastes sur le processus digestif, notamment lorsqu’elle intervient avant ou pendant un repas.

Imaginez la scène : vous mastiquez un chewing-gum pendant de longues minutes avant de déjeuner. Votre estomac, préparé à recevoir la nourriture, se trouve alors inondé de sucs gastriques. Or, si le repas tarde à arriver, cet excès de sécrétions peut déséquilibrer le pH gastrique et mener à des inconforts tels que des brûlures d’estomac ou des ballonnements. De plus, cette hyper-sécrétion anticipée pourrait paradoxalement réduire la sécrétion de sucs digestifs au moment où le repas est ingéré, affectant ainsi l’efficacité de la digestion et potentiellement entraînant une sensation de lourdeur, de ballonnement, ou de transit ralenti. Ce dernier point, souvent perçu comme une constipation, est en réalité une conséquence indirecte d’un processus digestif perturbé, plutôt qu’un effet laxatif direct.

Il est important de souligner que l’intensité de ces effets dépend de plusieurs facteurs : la durée de la mastication, la composition du chewing-gum (présence d’édulcorants, de saveurs artificielles…), la sensibilité digestive individuelle et la composition du repas suivant. Chez les personnes déjà sujettes à des troubles digestifs comme le syndrome du côlon irritable, ces effets peuvent être plus marqués.

En conclusion, l’association entre chewing-gum et effet laxatif est une simplification excessive. Il n’y a pas d’effet laxatif direct, mais une mastication prolongée peut perturber l’équilibre digestif en provoquant une hypersécrétion, engendrant des inconforts tels que ballonnements et sensation de lourdeur, pouvant être confondus avec une constipation ou un transit ralenti. Une consommation modérée et une attention à son propre ressenti restent donc de mise pour éviter ces désagréments. Si des problèmes digestifs persistent, il est conseillé de consulter un professionnel de santé.