Pourquoi mon corps ne stock pas le fer ?

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Le manque de fer sexplique souvent par des pertes sanguines, notamment menstruelles chez les femmes adultes. Chez les enfants et les femmes enceintes, une alimentation insuffisante peut également être à lorigine du problème. La conséquence est une anémie, se manifestant par de la pâleur et une fatigue intense.
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Pourquoi mon corps ne stocke-t-il pas assez de fer ? Le mystère de la carence en fer au-delà des apparences.

La carence en fer, souvent responsable d’une anémie, est un problème de santé courant. On associe généralement ce déficit à des saignements abondants ou à une alimentation pauvre. Cependant, la réalité est plus nuancée. Si les pertes sanguines, notamment les règles abondantes chez les femmes, et les apports alimentaires insuffisants chez les enfants et les femmes enceintes constituent des causes majeures, d’autres facteurs peuvent expliquer pourquoi certains organismes peinent à stocker le fer, même en l’absence de ces éléments déclencheurs apparents. Décortiquons ensemble les mécanismes complexes qui régissent l’absorption et le stockage du fer dans notre corps.

Au-delà des règles et de l’alimentation : les mécanismes complexes de l’absorption du fer.

Notre corps ne traite pas le fer de manière passive. L’absorption du fer, élément essentiel à la fabrication de l’hémoglobine (la protéine qui transporte l’oxygène dans le sang), est un processus régulé avec précision. Plusieurs étapes sont impliquées :

  • L’absorption intestinale: Le fer présent dans les aliments, sous forme hémique (provenant de la viande) ou non hémique (provenant des végétaux), n’est pas entièrement absorbé. L’absorption du fer hémique est plus efficace que celle du fer non hémique, qui est influencée par la présence d’autres substances dans l’alimentation (ex: acide phytique, tanins). Une mauvaise absorption intestinale, due à des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) par exemple, peut expliquer une carence malgré une alimentation riche en fer.

  • Le transport et le stockage: Une fois absorbé, le fer est transporté dans le sang par la transferrine, une protéine spécifique. Il est ensuite stocké principalement dans le foie, sous forme de ferritine. Des anomalies génétiques affectant la synthèse ou le fonctionnement de la transferrine ou de la ferritine peuvent perturber ce processus, entraînant une carence malgré des apports suffisants.

  • La régulation de l’absorption: Notre corps possède des mécanismes sophistiqués pour réguler l’absorption du fer en fonction de ses besoins. L’hormone hépcidine joue un rôle crucial dans ce processus. Une production excessive d’hépcidine peut limiter l’absorption du fer, même en cas de besoin, aboutissant à une carence. Certaines maladies chroniques, des infections ou certaines inflammations peuvent perturber cette régulation.

Au-delà du symptôme : explorer les causes profondes.

Face à une carence en fer, il est crucial d’aller au-delà de l’analyse symptomatique (fatigue, pâleur) et de rechercher les causes sous-jacentes. Un bilan sanguin complet, incluant le dosage de la ferritine, de la transferrine et de l’hémoglobine, ainsi que l’exploration d’éventuelles pathologies digestives ou inflammatoires, est nécessaire pour établir un diagnostic précis et adapter le traitement.

En conclusion, la carence en fer n’est pas qu’une simple question d’alimentation ou de saignements. Elle peut résulter de mécanismes complexes impliquant l’absorption, le transport et le stockage du fer, souvent influencés par des facteurs génétiques ou des pathologies sous-jacentes. Un diagnostic précis et une prise en charge individualisée sont donc essentiels pour corriger cette carence et retrouver une santé optimale. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour tout symptôme suspect.