Pourquoi ne pas courir le soir ?

Le crépuscule, ennemi de la foulée ? Pourquoi éviter la course du soir ?

Courir, activité physique bénéfique pour le corps et l’esprit, est souvent pratiquée à des heures variées. Si l’après-midi peut sembler un créneau idéal pour certains, le choix de courir en soirée mérite une réflexion plus approfondie. Contrairement à une idée reçue qui associe systématiquement la course du soir à des bénéfices musculaires et pulmonaires, la réalité est plus nuancée, et les inconvénients potentiels sont souvent sous-estimés.

L’argument principal en faveur de la course en soirée repose sur la supposée amélioration des performances physiques. Après une journée de travail, le corps est déjà éveillé, la température ambiante peut être plus fraîche et agréable, et la présence de moins de monde sur les parcours offre une certaine sérénité. Cependant, ces avantages sont largement contrebalancés par des facteurs qui impactent négativement la santé à long terme.

L’impact sur le sommeil : un enjeu majeur. Le point crucial qui justifie la prudence face à la course du soir réside dans son effet sur le cycle circadien, régulateur de notre rythme veille-sommeil. L’activité physique, même modérée, stimule le système nerveux, augmentant la production d’adrénaline et de cortisol, hormones associées à l’éveil et à la vigilance. Courir en soirée, surtout proche de l’heure du coucher, perturbe cette régulation naturelle. Le corps, en pleine activité physique, aura plus de difficulté à se détendre et à s’endormir. Ce phénomène, loin d’être anecdotique, peut entraîner des insomnies chroniques, une fatigue diurne importante, et une dégradation de la qualité du sommeil, avec des répercussions sur la santé physique et mentale.

Au-delà du sommeil : d’autres considérations. Outre le sommeil, la course du soir présente d’autres inconvénients. La visibilité réduite en fin de journée augmente significativement le risque d’accident, notamment sur les routes mal éclairées. De plus, l’exposition à la pollution atmosphérique, souvent plus concentrée en soirée dans les zones urbaines, peut impacter la santé respiratoire.

Conclusion : une question d’équilibre. Si l’après-midi peut offrir un contexte propice à la course à pied, la soirée se révèle, pour beaucoup, un moment moins adapté. L’impact négatif sur le sommeil, conjugué aux risques liés à la sécurité et à la pollution, incite à privilégier d’autres créneaux horaires pour profiter pleinement des bienfaits de la course à pied. L’idéal reste de trouver un équilibre personnalisé, en tenant compte de son rythme biologique, de son environnement et de ses priorités en matière de santé. Prioriser un sommeil réparateur devrait être un élément central dans cette réflexion. N’hésitez pas à expérimenter différents horaires pour déterminer celui qui vous convient le mieux, en gardant à l’esprit que la qualité du repos est aussi importante que l’entraînement lui-même.