Quel fruit pour une infection ?

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Les canneberges (cranberries) sont riches en proanthocyanidines, molécules qui empêchent ladhésion d *Escherichia coli*, bactérie responsable de la plupart des infections urinaires, aux parois des voies urinaires. Leur consommation peut contribuer à la prévention de ces infections.
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Canneberges et infections urinaires : une alliance naturelle ?

Les infections urinaires (IU) sont un véritable fléau, touchant des millions de personnes chaque année. Malgré les traitements antibiotiques efficaces, la recherche explore de plus en plus les solutions naturelles pour prévenir ces infections récurrentes et désagréables. Parmi les fruits souvent mis en avant, la canneberge (ou cranberry) occupe une place de choix, grâce à sa richesse en proanthocyanidines de type A (PAC-A). Mais quelle est la réalité scientifique derrière cette réputation ?

Les PAC-A, présentes en abondance dans les canneberges, possèdent une propriété singulière : elles inhibent l’adhésion de certaines bactéries aux parois des voies urinaires. Plus précisément, elles empêchent Escherichia coli (E. coli), la bactérie responsable de la majorité des IU, de se fixer et de coloniser la muqueuse de la vessie et de l’urètre. En empêchant cette adhésion, les PAC-A limitent la prolifération bactérienne et réduisent ainsi le risque d’infection.

Cependant, il est crucial de nuancer l’efficacité des canneberges. Si de nombreuses études ont démontré un effet bénéfique dans la prévention des IU récurrentes chez certaines populations, notamment les femmes, les résultats ne sont pas toujours concluants et varient selon les études. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences : la dose de canneberges consommée, la concentration en PAC-A des produits utilisés (jus, comprimés, etc.), la présence ou l’absence de facteurs de risque individuels (diabète, immunodépression, etc.). Il n’existe pas non plus de consensus scientifique définitif sur la quantité de canneberges nécessaire pour obtenir un effet protecteur significatif.

Par conséquent, il est erroné de considérer les canneberges comme un traitement miracle des infections urinaires. En cas d’infection, une consultation médicale est indispensable pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté. Les antibiotiques restent le traitement de référence pour les IU avérées. Les canneberges peuvent être envisagées comme un complément, dans le cadre d’une prévention des récidives, mais toujours en complément et non en remplacement d’un avis médical.

Pour maximiser les bénéfices potentiels des canneberges, il est conseillé de choisir des produits non transformés et riches en PAC-A, comme le jus de canneberge non sucré ou des extraits standardisés. L’étiquetage doit clairement indiquer la quantité de PAC-A présente. Il est important de discuter de l’utilisation des canneberges avec son médecin, notamment en cas de prise d’autres médicaments, afin d’éviter d’éventuelles interactions.

En conclusion, les canneberges, grâce à leurs PAC-A, peuvent jouer un rôle dans la prévention des infections urinaires à E. coli, mais elles ne doivent pas être considérées comme une solution unique et universelle. Une approche préventive globale, combinant une bonne hygiène, une hydratation suffisante et, le cas échéant, la consommation de canneberges sous contrôle médical, reste la meilleure stratégie pour réduire le risque d’IU.