Quel test pour savoir si on a une candidose ?

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Pour diagnostiquer une candidose, une hémoculture positive est un indicateur clé. Suite à ce diagnostic, un traitement antifongique est impératif. Il est également crucial de retirer tout cathéter intravasculaire, car ils sont souvent colonisés par le champignon Candida et peuvent perpétuer linfection.

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Candidose : Dépistage et Prise en Charge, au-delà de l’Hémoculture

La candidose, une infection fongique causée par des levures du genre Candida, peut se manifester de diverses manières, allant d’infections superficielles (comme la mycose buccale ou vaginale) à des infections invasives plus graves, touchant la circulation sanguine et les organes internes. Identifier rapidement et précisément une candidose est donc crucial pour une prise en charge efficace. Si une hémoculture positive pour Candida est effectivement un indicateur important, elle ne constitue qu’une partie du puzzle diagnostique, particulièrement dans les cas de candidose invasive.

Au-delà de l’Hémoculture : Un Panorama des Tests Diagnostiques

Bien que l’hémoculture reste un test clé, il est important de comprendre ses limitations. Dans certains cas de candidose invasive, l’hémoculture peut s’avérer négative, même si l’infection est présente. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, notamment la faible concentration de Candida dans le sang, le moment du prélèvement par rapport à la dissémination de l’infection, ou encore la technique de culture utilisée.

C’est pourquoi un diagnostic complet de candidose repose souvent sur une combinaison de plusieurs tests et d’une évaluation clinique rigoureuse :

  • Examen Clinique et Anamnèse: Le médecin prendra en compte les symptômes du patient, ses antécédents médicaux, notamment les traitements antibiotiques récents, l’utilisation de cathéters, une immunodéficience, ou une intervention chirurgicale majeure. Les symptômes varient en fonction de la localisation de l’infection et de sa sévérité.

  • Cultures: Outre l’hémoculture, des cultures peuvent être réalisées à partir d’autres prélèvements, en fonction de la localisation suspectée de l’infection :

    • Prélèvements cutanés ou des muqueuses: Pour les candidoses superficielles (buccales, vaginales, cutanées).
    • Liquide céphalo-rachidien (LCR): En cas de suspicion d’infection du système nerveux central.
    • Liquide d’ascite: En cas d’infection abdominale.
    • Biopsies tissulaires: Pour confirmer l’infection au niveau d’un organe spécifique.
  • Tests de Détection d’Antigènes Fongiques:

    • Dosage du Bêta-D-Glucane (BDG): Le BDG est un composant de la paroi cellulaire de nombreux champignons, dont Candida. Un taux élevé dans le sang peut suggérer une infection fongique invasive, mais il n’est pas spécifique à Candida et peut être élevé dans d’autres infections fongiques.
    • Dosage du Mannane et d’Anticorps anti-Mannane: Le mannane est un autre composant de la paroi cellulaire de Candida. La détection du mannane et des anticorps spécifiques peut aider au diagnostic.
  • Tests de Détection d’ADN Fongique (PCR): La PCR (Réaction en Chaîne par Polymérase) permet de détecter l’ADN de Candida dans des échantillons biologiques. C’est une technique rapide et sensible, mais elle peut donner des faux positifs si l’échantillon est contaminé.

  • Imagerie Médicale: Dans les cas de candidose invasive, des examens d’imagerie (radiographie, scanner, IRM) peuvent être nécessaires pour visualiser les lésions organiques et évaluer l’étendue de l’infection.

Traitement et Importance du Retrait des Cathéters

Une fois le diagnostic de candidose posé, un traitement antifongique adapté est essentiel. Le choix de l’antifongique dépendra de l’espèce de Candida impliquée, de la sévérité de l’infection et de la sensibilité du champignon aux différents antifongiques.

Comme mentionné précédemment, le retrait des cathéters intravasculaires est une étape cruciale du traitement. Les cathéters peuvent servir de biofilms où les Candida se développent, rendant l’infection plus difficile à éradiquer.

Conclusion

Le diagnostic de candidose est complexe et nécessite une approche multidisciplinaire. Si l’hémoculture est un outil important, elle ne suffit pas à elle seule. Une combinaison de l’examen clinique, des cultures, des tests de détection d’antigènes fongiques et d’ADN, ainsi que l’imagerie médicale, permet d’établir un diagnostic précis et de mettre en place un traitement antifongique adapté, souvent accompagné du retrait des cathéters, pour une prise en charge optimale du patient. Il est impératif de consulter un médecin en cas de suspicion de candidose pour un diagnostic et un traitement appropriés.