Comment appelle-t-on un groupe de serpents ?

Le silence des serpents : absence de nom collectif, présence d’une stratégie évolutive

Contrairement à de nombreuses espèces animales qui possèdent des noms collectifs pittoresques (une meute de loups, un banc de poissons, une volée d’oiseaux), il n’existe pas de terme consacré pour désigner un groupe de serpents. L’absence de ce nom collectif n’est pas le fruit du hasard, mais pourrait refléter la nature même de ces reptiles et de leurs interactions sociales.

Alors que certains animaux vivent en groupes structurés avec des hiérarchies sociales complexes, les serpents présentent généralement des comportements plus solitaires. Bien qu’on puisse observer des rassemblements temporaires, par exemple lors de la reproduction ou dans des sites d’hibernation (appelés parfois “hibernacles” mais ce terme ne désigne pas le groupe en lui-même), ces regroupements ne sont pas des sociétés organisées comme chez les primates ou les canidés. Chaque serpent poursuit généralement ses propres objectifs de survie, que ce soit la chasse, la recherche d’un partenaire ou la thermorégulation.

Cependant, l’absence de nom collectif ne signifie pas que l’étude des serpents est dépourvue d’intérêt. Au contraire, l’évolution des colubridés, une famille extrêmement diverse représentant une grande partie des espèces de serpents, est un sujet fascinant. Leur succès évolutif est étroitement lié à leur capacité à exploiter une niche écologique spécifique : la prédation des rongeurs.

L’abondance de rongeurs, ces prolifiques mammifères, a fourni aux colubridés une source de nourriture abondante et relativement facile d’accès. Cette adaptation, combinée à une grande diversité morphologique et comportementale au sein de la famille, a permis aux serpents de coloniser une multitude d’environnements, des forêts tropicales humides aux déserts arides. L’étude de leur régime alimentaire, de leurs stratégies de chasse et de leurs adaptations physiologiques révèle une complexité insoupçonnée, bien plus riche que la simple absence d’un terme désignant un rassemblement.

En conclusion, si l’on ne peut parler d’un “groupe de serpents” désigné par un nom spécifique, l’étude de ces reptiles révèle une remarquable adaptation évolutive, illustrée notamment par leur relation étroite et efficace avec la prolifération des rongeurs. L’absence d’un nom collectif ne diminue en rien la richesse et la complexité de leur écologie et de leur biologie.