Comment la mésopause est-elle chauffée ?

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La mésopause est la couche de latmosphère où les températures atteignent leur minimum, environ -80°C. Elle nest pas chauffée par le soleil directement, mais par des processus thermiques complexes liés aux réactions chimiques et à la dissipation de lénergie.
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Le Mystère de la Mésopause Glaciale : Comment une Couche Atmosphérique si Froide se Maintient-elle ?

La mésopause, cette région atmosphérique située entre la mésosphère et la thermosphère, à environ 80-100 kilomètres d’altitude, est un paradoxe thermique. Alors que les couches supérieures et inférieures de l’atmosphère sont relativement plus chaudes, la mésopause enregistre les températures les plus basses de toute l’atmosphère terrestre, oscillant autour de -80°C. Mais comment une couche située à une telle altitude, en apparence si exposée au rayonnement solaire, peut-elle être aussi froide ? La réponse réside dans des processus complexes et subtils, loin du simple réchauffement direct par le soleil.

Contrairement à la troposphère, chauffée par la surface terrestre, ou à la thermosphère, directement bombardée par le rayonnement solaire ultra-violet, la mésopause ne reçoit qu’une faible fraction de l’énergie solaire. Son refroidissement est principalement dû à deux phénomènes majeurs : le rayonnement infrarouge et la dissipation d’énergie cinétique.

Le Rayonnement Infrarouge : Un Refroidissement Efficace

Les molécules de dioxyde de carbone (CO2) et d’oxyde nitrique (NO), présentes dans la mésopause, absorbent l’énergie du soleil. Cependant, elles émettent ensuite cette énergie sous forme de rayonnement infrarouge, qui s’échappe dans l’espace. Ce processus de refroidissement radiatif est très efficace dans la mésopause, car la densité atmosphérique est suffisamment faible pour que le rayonnement infrarouge puisse s’échapper sans être absorbé par d’autres molécules. En d’autres termes, la mésopause “rayonne” sa chaleur loin de la Terre.

La Dissipation de l’Énergie Cinétique : Un Effet de “Friction” Atmosphérique

Un second facteur crucial dans le maintien de la température extrêmement basse de la mésopause est la dissipation d’énergie cinétique. Des ondes atmosphériques, générées dans les couches inférieures de l’atmosphère, se propagent vers le haut et atteignent la mésopause. Ces ondes, telles que les ondes de gravité et les ondes de marée atmosphériques, transportent une énergie cinétique importante. Lorsque ces ondes atteignent la mésopause et se brisent (un processus similaire à la dissipation d’une vague océanique sur un rivage), elles libèrent leur énergie sous forme de chaleur. Cependant, cette chaleur est relativement faible par rapport au rayonnement infrarouge émis, ne suffisant pas à contrer le refroidissement radiatif.

Les Nuances et les Questions Ouvertes

La température de la mésopause n’est pas constante et varie selon la saison, la latitude et l’activité solaire. Des variations de la composition chimique de la mésopause, notamment la concentration de gaz à effet de serre, peuvent également influencer sa température. La compréhension fine de ces interactions complexes reste un défi pour les chercheurs, qui utilisent des modèles numériques sophistiqués et des observations satellitaires pour percer les mystères de cette couche atmosphérique fascinante et encore mal comprise. Des études plus approfondies sont nécessaires pour mieux quantifier l’influence de chaque processus et prédire l’évolution de la température de la mésopause dans un contexte de changement climatique. L’étude de la mésopause est donc essentielle non seulement pour comprendre la dynamique de notre atmosphère, mais aussi pour prévoir son évolution future.