Est-ce que le buffle est une vache ?

Le buffle est-il une vache ? Pas exactement, mais l’histoire est plus complexe qu’un simple “oui” ou “non”. La confusion vient souvent de la ressemblance physique entre ces deux bovidés imposants. Si le buffle du Cap, avec sa musculature impressionnante et ses cornes massives, peut peser jusqu’à 700 kg pour les mâles, il n’est pas pour autant une vache au sens strict du terme. En réalité, la relation est inversée : la vache domestique que nous connaissons est une descendante de l’aurochs, un bovidé sauvage aujourd’hui disparu, tout comme le buffle.

Penser que le buffle est une vache revient à dire que l’homme est un chimpanzé. Certes, nous partageons un ancêtre commun, mais l’évolution a tracé des chemins distincts. Il en va de même pour le buffle et la vache. Le buffle africain, qu’il s’agisse du buffle du Cap ( Syncerus caffer caffer) ou d’autres sous-espèces, appartient au genre Syncerus, tandis que la vache domestique appartient au genre Bos ( Bos taurus). Ces deux genres, bien que proches, présentent des différences génétiques et morphologiques significatives.

L’idée reçue que le buffle serait une vache sauvage provient probablement de la domestication. L’homme a domestiqué l’aurochs pour obtenir la vache, exploitant sa docilité et sa capacité à produire du lait et de la viande. En revanche, le buffle africain, connu pour son tempérament imprévisible et parfois agressif, n’a jamais été domestiqué à grande échelle, bien que des tentatives aient eu lieu avec le buffle d’eau asiatique (Bubalus bubalis). C’est cette absence de domestication qui renforce, à tort, l’image du buffle comme une sorte de “vache sauvage”.

En conclusion, le buffle et la vache, malgré des apparences parfois trompeuses, sont des espèces distinctes. La vache est le fruit d’une domestication millénaire, tandis que le buffle africain, symbole de puissance et de sauvagerie, continue de régner sur les savanes africaines, loin de l’emprise de l’homme. La comparaison s’arrête à l’appartenance à la même famille, les Bovidés, à l’image de cousins éloignés qui partagent certains traits de famille sans pour autant être identiques.