Est-ce un vrai requin dans Sous la Seine ?

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Dans le film Sous la Seine, la présence dun requin mako pose question. En effet, cette espèce pélagique évolue habituellement en eau salée et dans les vastes étendues océaniques. La Seine, avec son eau douce, ne constitue donc pas un habitat naturel pour ce type de prédateur marin.

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Le mystère du requin mako sous la Seine : fiction ou réalité impossible ?

Le film “Sous la Seine” nous plonge dans un univers aquatique improbable, ponctué d’une présence particulièrement saisissante : un requin mako. Cette apparition spectaculaire, pourtant au cœur même du récit, soulève une question fondamentale qui transcende la fiction : un tel prédateur peut-il réellement évoluer dans les eaux douces et stagnantes de la Seine ? La réponse, sans équivoque, est non. Mais cette impossibilité scientifique n’épuise pas l’intérêt de la question.

Le requin mako, Isurus oxyrinchus, est un animal hautement pélagique, c’est-à-dire qu’il vit en pleine eau, dans des zones océaniques vastes et profondes. Son métabolisme, finement adapté à l’eau salée, est incompatible avec l’environnement fluvial. La salinité de la Seine, bien inférieure à celle de l’océan, perturberait gravement son osmorégulation, le processus qui maintient l’équilibre hydrique interne de l’animal. Une migration vers des eaux douces entraînerait une déshydratation rapide et fatale. De plus, la température et la composition chimique de l’eau de la Seine diffèrent considérablement des conditions optimales de survie du mako. Enfin, la Seine, contrairement aux océans, manque cruellement de proies adaptées à la taille et au régime alimentaire de ce super-prédateur.

L’inclusion d’un requin mako dans “Sous la Seine” relève donc purement de la licence artistique. Le réalisateur utilise cet élément improbable non pas pour représenter une réalité scientifique, mais pour créer un choc, une rupture avec la logique attendue, et ainsi amplifier le sentiment d’étrangeté et d’irréalité qui caractérise probablement l’œuvre. Le requin devient un symbole, une métaphore, voire un agent onirique, contribuant à l’atmosphère étrange et surnaturelle du film.

En conclusion, si la présence d’un requin mako dans la Seine est biologiquement impossible, sa présence narrative dans “Sous la Seine” est parfaitement justifiée, voire essentielle, pour la construction de l’atmosphère et du récit. L’écart entre la réalité scientifique et la fiction cinématographique ne doit pas être interprété comme une erreur, mais comme un choix esthétique audacieux contribuant à la singularité du film. L’impossibilité même de cette présence renforce le caractère onirique et symbolique de l’œuvre, invitant le spectateur à interpréter cette incongruité au-delà de sa seule dimension naturaliste.