Est-il plus difficile de se saouler quand on est gros ?

L’influence du poids et de l’âge sur l’ivresse : une question de dilution

L’absorption et l’effet de l’alcool sur l’organisme sont complexes et varient d’un individu à l’autre. Un facteur souvent négligé, mais crucial, est l’impact du poids et de l’âge sur la capacité à s’enivrer. Si l’idée selon laquelle les personnes plus grosses supportent mieux l’alcool est tenace, la réalité est plus nuancée.

Il est vrai que le poids corporel et l’âge influencent la vitesse et la quantité d’alcool absorbée. Mais l’explication réside avant tout dans la différence de composition corporelle et, plus précisément, dans le volume d’eau contenu dans l’organisme. Avec l’âge et le gain de poids, ce volume d’eau diminue.

Cette diminution du volume d’eau corporelle a une conséquence directe sur la dilution de l’alcool dans l’organisme. Un volume d’eau plus faible implique que la même quantité d’alcool sera diluée dans un volume plasmatique plus restreint. Cela signifie qu’une concentration alcoolique plus élevée sera atteinte plus rapidement, et donc que l’ivresse se manifestera plus précocement et avec une intensité potentiellement plus marquée.

Il est important de souligner que cette diminution de la dilution n’implique pas forcément une tolérance accrue à l’alcool. La sensation d’ivresse est liée à la concentration d’alcool dans le sang (et non à une simple quantité ingérée). Une personne plus légère, ayant un volume d’eau corporel plus important, aura une concentration plasmatique d’alcool plus faible avec la même quantité ingérée. De ce fait, elle pourra se sentir ébrie plus tard.

L’âge et le poids n’affectent pas seulement la vitesse d’ivresse, mais aussi la durée de la “résorption”. Le temps pour évacuer l’alcool de l’organisme sera également potentiellement impacté.

En conclusion, il n’est pas plus facile de se saouler en étant gros. Le volume d’eau corporelle, influencé par l’âge et le surpoids, impacte la dilution de l’alcool et donc sa concentration plasmatique. Une concentration plus rapide signifie une ivresse plus précoce et plus intense, sans forcément correspondre à une tolérance accrue. Il est donc primordial de prendre en compte ces facteurs individuels pour estimer son propre niveau d’intolérance à l’alcool.