Quelle maladie donne l'impression d'être ivre ?

13 voir
Le syndrome dautobrasserie, ou fermentation intestinale, est une maladie extrêmement rare provoquant une intoxication alcoolique sans consommation dalcool. Léthylotest peut indiquer un taux dalcoolémie élevé, jusquà 4g/l.
Commentez 0 J'aime

L’ivresse sans alcool : le mystère du syndrome d’auto-brasserie

Imaginez vous réveiller avec une gueule de bois carabinée, des nausées et des vertiges, sans avoir bu une goutte d’alcool la veille. Ce scénario, aussi improbable qu’il puisse paraître, est la réalité quotidienne des personnes atteintes du syndrome d’auto-brasserie, également connu sous le nom de syndrome de fermentation intestinale. Cette affection rarissime transforme le corps en une véritable distillerie interne, produisant de l’alcool à partir des sucres ingérés.

Contrairement à une simple digestion, le syndrome d’auto-brasserie entraîne une fermentation excessive dans le système digestif. Des levures et bactéries, présentes en quantité anormalement élevée ou particulièrement actives, métabolisent les glucides (sucres et amidons) en éthanol. Ce processus, qui se déroule généralement dans l’intestin grêle, conduit à une accumulation d’alcool dans le sang, provoquant une véritable intoxication, sans consommation d’alcool exogène.

Les symptômes, similaires à ceux d’une ivresse classique, varient en intensité et en fréquence. Ils peuvent inclure :

  • Vertiges et désorientation
  • Troubles de la coordination
  • Nausées et vomissements
  • Rougeurs au visage
  • Troubles de la mémoire
  • Changements d’humeur
  • Fatigue intense

Le diagnostic du syndrome d’auto-brasserie peut s’avérer complexe. L’éthylotest, capable d’indiquer des taux d’alcoolémie élevés, parfois jusqu’à 4g/l, est un premier indicateur. Cependant, il est crucial de différencier ce syndrome d’une consommation d’alcool dissimulée. Des analyses biologiques plus poussées, notamment des tests de glycémie et la recherche de levures spécifiques dans les selles, sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.

Les causes de cette affection demeurent encore largement inexplorées. Certaines hypothèses suggèrent un lien avec des déséquilibres du microbiote intestinal, des maladies sous-jacentes comme le diabète ou des anomalies enzymatiques. Des cas ont également été observés suite à des traitements antibiotiques.

La prise en charge du syndrome d’auto-brasserie repose principalement sur des modifications alimentaires. Un régime pauvre en glucides, limitant l’apport en sucres et amidons, est souvent préconisé pour réduire la production d’alcool endogène. Des traitements antifongiques peuvent également être prescrits pour contrôler la prolifération des levures responsables de la fermentation.

Le syndrome d’auto-brasserie, bien que rare, représente un véritable défi diagnostique et thérapeutique. Il souligne l’importance de l’équilibre du microbiote intestinal et les conséquences potentiellement graves de ses perturbations. La recherche continue de progresser pour mieux comprendre les mécanismes de cette maladie fascinante et améliorer la prise en charge des patients.