La haute altitude fait-elle gonfler votre corps ?

Gonflement en altitude : quand le corps s’adapte au manque d’oxygène

L’ascension en haute altitude est une expérience fascinante, mais qui met le corps à rude épreuve. Parmi les adaptations physiologiques qui s’opèrent, le gonflement corporel peut surprendre. Loin d’être anodin, il témoigne de la lutte de notre organisme pour s’acclimater à un air raréfié en oxygène.

Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les cellules qui gonflent en altitude. Le phénomène, principalement visible au niveau du visage et des extrémités, est dû à une modification de la circulation sanguine et lymphatique.

En effet, la baisse de la pression atmosphérique en altitude diminue la pression partielle en oxygène dans l’air inspiré. Le corps, pour compenser ce déficit et maintenir un apport suffisant aux organes vitaux, met en place différentes stratégies, dont :

• Une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire pour capter et transporter plus rapidement l’oxygène disponible.
• Une production accrue de globules rouges par l’organisme, afin d’optimiser le transport de l’oxygène dans le sang.

Ces adaptations, bénéfiques à long terme, ont un impact sur la circulation des fluides. La perméabilité des vaisseaux sanguins est modifiée, laissant s’échapper une partie du plasma vers les tissus, ce qui provoque le gonflement. De plus, le système lymphatique, responsable du drainage des fluides excédentaires, est ralenti en altitude, accentuant ce phénomène.

Il est important de préciser que ce gonflement est généralement bénin et disparaît progressivement avec l’acclimatation. Cependant, il peut parfois être le signe avant-coureur du mal aigu des montagnes (MAM), une pathologie potentiellement grave liée à une mauvaise adaptation à l’altitude.

En conclusion, le gonflement en altitude est une réaction physiologique normale face à la raréfaction de l’oxygène. Bien que souvent inoffensive, cette manifestation doit inciter à une ascension progressive et une bonne hydratation pour permettre au corps de s’adapter sereinement à son nouvel environnement.