Pourquoi demander une électrophorèse des protéines ?

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Lélectrophorèse des protéines sériques (EPS) explore déventuelles anomalies protéiques liées à des maladies inflammatoires, hépatiques ou hématologiques. Un pic anormal peut nécessiter une immunofixation pour identifier une protéine monoclonale et affiner le diagnostic.

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Décrypter les secrets de vos protéines : Quand l’électrophorèse sérique devient indispensable

L’électrophorèse des protéines sériques (EPS) est une technique de laboratoire précieuse, souvent méconnue du grand public, qui permet d’analyser les protéines présentes dans le sérum, la partie liquide du sang. Loin d’être un examen systématique, son indication est ciblée et répond à des suspicions cliniques précises. Mais pourquoi votre médecin pourrait-il vous prescrire une EPS ? Décortiquons les situations où cet outil diagnostique devient essentiel.

L’EPS agit comme une sorte de “tri” des protéines sériques en fonction de leur taille et de leur charge électrique. Ce tri révèle un profil protéique, représenté graphiquement par des pics et des creux, qui reflète l’état de santé général et peut orienter le diagnostic vers certaines pathologies. L’intérêt réside dans la détection d’anomalies quantitatives ou qualitatives de ces protéines.

Quand l’EPS entre en jeu : des signes cliniques aux suspicions diagnostiques

L’EPS n’est pas un examen de première intention. Elle est généralement prescrite face à un tableau clinique évocateur, incluant notamment :

  • Signes d’inflammation persistante : Fièvre inexpliquée, perte de poids, fatigue chronique… L’EPS permet d’évaluer les variations des protéines inflammatoires, comme l’augmentation des alpha-globulines, et d’orienter la recherche de la cause sous-jacente.

  • Suspicion d’atteinte hépatique : En cas de jaunisse, d’ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen) ou d’autres signes de dysfonctionnement du foie, l’EPS peut révéler une diminution de l’albumine, une protéine majeure synthétisée par le foie, ou des modifications du profil des gamma-globulines.

  • Symptômes hématologiques : Anémie, infections à répétition, douleurs osseuses… L’EPS peut aider à détecter des anomalies des immunoglobulines, protéines clés du système immunitaire, et suspecter des maladies hématologiques comme le myélome multiple.

  • Syndrome néphrotique : Caractérisé par une perte importante de protéines dans les urines, ce syndrome peut être exploré par l’EPS pour évaluer l’hypoalbuminémie et les modifications du profil protéique sérique.

Un pic anormal : l’étape de l’immunofixation

Si l’EPS révèle un pic anormal, une investigation plus poussée est nécessaire pour identifier la protéine en question. C’est là qu’intervient l’immunofixation, une technique plus spécifique qui permet de caractériser une éventuelle protéine monoclonale, signe distinctif de certaines maladies hématologiques comme le myélome multiple ou la maladie de Waldenström.

En conclusion, l’EPS est un outil diagnostique puissant, mais son utilisation est ciblée. Elle permet d’explorer des pistes diagnostiques face à des symptômes variés et, couplée à l’immunofixation si nécessaire, de poser un diagnostic précis et d’adapter la prise en charge du patient. Il est important de rappeler que l’interprétation des résultats de l’EPS doit être réalisée par un professionnel de santé, en tenant compte du contexte clinique du patient.