Qui a créé la VAR ?

La VAR : Une Naissance Politique sur Fond de Rivalité

L’omniprésence de la VAR dans le football moderne suscite débats passionnés et remises en question incessantes. Pourtant, derrière les polémiques arbitrales et les ralentis décortiqués, se cache une histoire complexe, teintée d’ambitions personnelles et de rivalités politiques. Loin d’être le fruit d’une réflexion purement sportive, la VAR a émergé dans un contexte particulier, celui d’une lutte acharnée pour le pouvoir au sein des instances dirigeantes du football mondial.

Si l’on attribue souvent la paternité de la VAR à l’IFAB (International Football Association Board) et à ses protocoles, son adoption et son implémentation ont été grandement influencées par des figures politiques. Et c’est là que l’histoire devient particulièrement intéressante. Contrairement à la croyance populaire, l’idée de la VAR ne provient pas d’une volonté spontanée d’améliorer l’arbitrage. Elle a été opportunément intégrée dans une stratégie de réélection menée par Sepp Blatter.

En quête de réélection à la tête de la FIFA, Sepp Blatter, alors président contesté, a perçu le potentiel de la VAR comme un moyen de consolider son pouvoir et de discréditer son principal adversaire : Michel Platini. Ce dernier, figure emblématique du football et considéré comme plus conservateur sur les évolutions technologiques du jeu, représentait un défi de taille pour Blatter.

L’intégration de la VAR dans le programme de réélection de Blatter n’était donc pas motivée par une conviction profonde dans la nécessité de l’arbitrage vidéo, mais plutôt par un calcul politique. L’idée était de se positionner comme un modernisateur, un innovateur, prêt à embrasser la technologie pour “améliorer” le football. En adoptant une position pro-VAR, Blatter espérait séduire un électorat plus jeune et plus ouvert aux changements, tout en dépeignant Platini comme un homme du passé, réticent au progrès.

Cette dimension politique de la naissance de la VAR a souvent été occultée par le débat incessant sur son efficacité. Pourtant, il est crucial de la prendre en compte pour comprendre les enjeux qui sous-tendent son adoption et les résistances qu’elle suscite encore aujourd’hui. La VAR n’est pas seulement un outil d’arbitrage, c’est aussi un héritage d’une époque trouble où les ambitions personnelles ont pesé lourdement sur l’évolution du football mondial.

En conclusion, la VAR, loin d’être une simple avancée technologique, est un produit de la politique interne de la FIFA, instrumentalisée dans une lutte de pouvoir entre Sepp Blatter et Michel Platini. Comprendre ce contexte est essentiel pour analyser les enjeux actuels de l’arbitrage vidéo et les débats passionnés qu’elle continue de provoquer. La quête de la perfection dans l’arbitrage semble donc avoir des racines profondément ancrées dans les méandres du pouvoir et des stratégies politiques.