Quel est le pays situé au centre du Monde ?

Quito, au cœur du monde ? Un titre à nuancer.

Quito, capitale de l’Équateur, se targue d’une proximité enviable avec la ligne équinoxiale. À seulement une vingtaine de kilomètres au sud de cette ligne imaginaire qui ceinture la Terre, la ville cultive une identité intrinsèquement liée à sa position géographique. Mais peut-on pour autant affirmer qu’elle est située au “centre du monde” ? La réponse, comme souvent en géographie, est plus complexe qu’il n’y paraît.

La notion de “centre du monde” est subjective et dépend de la perspective adoptée. Si l’on considère l’Équateur terrestre comme le point de référence, Quito se trouve effectivement dans une zone privilégiée. L’expression “Mitad del Mundo” (Moitié du Monde), popularisée par le monument éponyme situé près de Quito, renforce cette idée. Cependant, ce monument lui-même ne marque pas l’emplacement exact de l’Équateur, des mesures GPS plus récentes ayant révélé un léger décalage.

De plus, “centre du monde” suggère une centralité absolue, or la Terre est une sphère. Chaque point à sa surface pourrait prétendre, d’une certaine manière, à ce titre. Prendre l’Équateur comme seul critère de centralité néglige d’autres facteurs géographiques, géologiques ou même culturels qui pourraient justifier d’autres “centres”. Penser la Terre en termes de centre et de périphérie est une vision héritée d’une époque où la cartographie était moins précise et où les représentations du monde étaient souvent eurocentrées.

La proximité de Quito avec l’Équateur lui confère des particularités uniques, comme une durée du jour et de la nuit quasiment constante tout au long de l’année. Cette situation géographique influence également son climat et sa biodiversité, contribuant à la richesse naturelle de l’Équateur. Il est donc plus juste de parler d’une position géographique remarquable et symboliquement forte, plutôt que d’un véritable “centre du monde”. L’attrait de Quito réside dans cette relation particulière avec l’Équateur, un lien tangible avec une ligne imaginaire qui divise le globe et nourrit l’imaginaire. L’expression “Mitad del Mundo” devient alors une invitation poétique à repenser notre place sur la planète, plutôt qu’une affirmation géographique absolue.