Comment mélanger alcool et eau ?

Alcool à 45° : Précisions sur la dilution de l’alcool à 90°

Diluer de l’alcool fort semble une opération simple, pourtant, obtenir un degré précis nécessite quelques éclaircissements. L’affirmation courante “pour obtenir de l’alcool à 45° à partir d’alcool à 90°, il faut diluer 100 mL d’alcool à 90° avec 105 mL d’eau” est imprécise et potentiellement trompeuse. Si elle s’approche du résultat escompté, elle ne tient pas compte d’un phénomène physique important : la contraction volumique.

La contraction volumique se produit lors du mélange d’eau et d’alcool. Les molécules d’eau et d’éthanol interagissent, s’imbriquant de manière à occuper un volume total inférieur à la somme des volumes initiaux. C’est pourquoi, mélanger 100 mL d’alcool à 90° et 105 mL d’eau ne donnera pas 205 mL de solution, mais un volume légèrement inférieur. Cette différence, bien que minime, impacte la précision du degré d’alcool final.

Alors, comment obtenir précisément de l’alcool à 45° ? La méthode la plus fiable repose sur la conservation de la quantité d’alcool pur. Dans 100 mL d’alcool à 90°, il y a 90 mL d’alcool pur. Pour obtenir une solution à 45°, ce volume d’alcool pur doit représenter 45% du volume final. Un simple calcul nous permet de déterminer le volume final : (90 mL / 45) * 100 = 200 mL.

Par conséquent, pour obtenir 200 mL d’alcool à 45° à partir de 100 mL d’alcool à 90°, il faut ajouter de l’eau jusqu’à atteindre un volume final de 200 mL. Compte tenu de la contraction volumique, cela nécessitera légèrement moins de 100 mL d’eau.

En pratique :

1. Mesurer précisément 100 mL d’alcool à 90°.
2. Verser l’alcool dans un récipient gradué d’une capacité suffisante (au moins 250 mL).
3. Ajouter de l’eau progressivement, en mélangeant bien, jusqu’à atteindre précisément la marque des 200 mL.

Précautions importantes :

• L’utilisation d’un récipient gradué précis est essentielle pour garantir la bonne concentration.
• Toujours ajouter l’alcool à l’eau, et non l’inverse, pour limiter les risques d’éclaboussures et de réactions exothermiques.
• La concentration d’alcool peut être vérifiée à l’aide d’un alcoomètre, mais la précision de cet instrument dépend de sa qualité et de son bon usage.

En conclusion, la dilution de l’alcool demande plus de précision qu’il n’y paraît. En comprenant le phénomène de contraction volumique et en privilégiant le calcul basé sur la quantité d’alcool pur, on obtient un résultat précis et fiable.