Où sont élevés les moules de corde ?

L’élevage immergé des moules de corde : une alternative aux bouchots

Quand on évoque l’élevage des moules, l’image des bouchots plantés dans l’estran, ces rangées de pieux de bois noirci par les marées, vient souvent à l’esprit. Pourtant, une autre méthode, moins visible mais tout aussi efficace, permet de cultiver ces délicieux mollusques : l’élevage sur corde. Contrairement aux moules de bouchot qui découvrent à marée basse, les moules de corde, comme leur nom l’indique, grandissent suspendues sous la surface de l’eau, constamment immergées.

Ce système d’élevage repose sur un réseau de cordes, généralement en polypropylène, ancrées au fond marin et maintenues à flot par un système de bouées. Les jeunes moules, appelées naissains, sont fixées sur ces cordes, où elles se développent en s’agglomérant les unes aux autres, formant progressivement des grappes compactes. L’immersion permanente offre plusieurs avantages : un accès constant à la nourriture, une protection contre les prédateurs terrestres et une croissance plus rapide grâce à une filtration continue du phytoplancton.

Le choix du site d’élevage est crucial. Des eaux riches en nutriments, un courant modéré pour renouveler l’oxygène et une profondeur suffisante pour éviter l’émersion, même à marée basse, sont des conditions essentielles à la réussite de cette culture. On retrouve ce type d’élevage dans différentes régions du monde, notamment en Espagne, en Italie, mais aussi en France, souvent dans des zones abritées comme les baies ou les estuaires, en complément, parfois, des élevages sur bouchots.

L’élevage sur corde permet une production importante de moules de qualité, à la chair charnue et savoureuse. L’absence d’exposition à l’air libre leur confère une texture plus tendre et un goût légèrement différent de celui des moules de bouchot, plus iodé. Cette méthode, bien que moins pittoresque que les champs de bouchots, représente une alternative efficace et durable pour répondre à la demande croissante en moules. Elle témoigne de l’ingéniosité des mytiliculteurs pour adapter leurs techniques aux conditions environnementales et optimiser la production de ce met apprécié dans le monde entier.