Est-ce que la SNCF a du mal à recruter ?

SNCF : Alerte sur les rails, la difficulté de recruter s’accentue

La SNCF, pilier du transport ferroviaire en France, se trouve confrontée à une problématique préoccupante : la difficulté croissante à recruter du personnel, et particulièrement des conducteurs. Alors que le besoin de renouvellement et d’augmentation des effectifs est crucial pour assurer la pérennité et le développement du réseau ferré français, les efforts de recrutement semblent peiner à enrayer une tendance lourde.

Au-delà des campagnes de communication et des initiatives de recrutement ciblées, le Bilan Social 2023 de la SNCF révèle une réalité complexe, soulignant un turnover important et des départs significatifs. Ce phénomène met en lumière un défi majeur : la fidélisation du personnel. Si attirer de nouveaux talents est indispensable, les retenir s’avère tout aussi crucial pour stabiliser les équipes et capitaliser sur l’expérience acquise.

Plusieurs facteurs semblent expliquer cette tension sur le marché du travail pour la SNCF :

• L’évolution des aspirations professionnelles : Les jeunes générations, notamment, recherchent des emplois offrant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, une flexibilité accrue et une perspective d’évolution rapide. Or, les contraintes liées aux métiers du ferroviaire, avec des horaires parfois atypiques et des responsabilités importantes, peuvent constituer un frein.
• La concurrence accrue sur le marché de l’emploi : Le secteur des transports, en général, connaît une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La SNCF doit donc rivaliser avec d’autres entreprises, notamment dans le domaine de la logistique et du transport routier, qui proposent des salaires attractifs et des conditions de travail perçues comme moins contraignantes.
• Les spécificités des métiers du ferroviaire : Devenir conducteur de train, par exemple, requiert une formation longue et rigoureuse, une aptitude physique irréprochable et une grande capacité de concentration. Les exigences sont élevées et le processus de sélection peut être dissuasif pour certains candidats.
• L’image perçue de l’entreprise : Bien que la SNCF bénéficie d’une certaine notoriété, elle est parfois perçue comme une entreprise vieillissante, manquant d’innovation et de dynamisme. Travailler sur l’attractivité de la marque employeur et valoriser les atouts de l’entreprise (stabilité de l’emploi, perspectives de carrière, contribution au service public) est donc essentiel.

Pour inverser la tendance et attirer davantage de candidats, la SNCF doit agir sur plusieurs leviers :

• Moderniser ses méthodes de recrutement : Privilégier des approches plus innovantes, en utilisant les réseaux sociaux et les plateformes en ligne pour toucher un public plus large et diversifié.
• Améliorer les conditions de travail : Agir sur l’aménagement des horaires, offrir des formations qualifiantes et des perspectives d’évolution de carrière claires.
• Valoriser l’engagement et la contribution des employés : Mettre en place des dispositifs de reconnaissance et de récompense pour fidéliser les talents et créer un sentiment d’appartenance.
• Renforcer la communication sur les valeurs et la mission de l’entreprise : Mettre en avant l’importance du rôle de la SNCF dans le développement durable et la mobilité pour susciter l’engagement des candidats.

En conclusion, la difficulté de recruter à laquelle est confrontée la SNCF n’est pas un simple problème conjoncturel. Elle témoigne d’une évolution profonde du marché du travail et des attentes des candidats. Pour assurer son avenir et continuer à offrir un service public de qualité, la SNCF doit impérativement relever ce défi en adaptant ses pratiques et en valorisant les atouts uniques de ses métiers. L’avenir du transport ferroviaire français en dépend.