Qui a le plus de fromages, France ou Italie ?

France vs. Italie : Le grand duel fromager – Plus qu’une question de quantité…

La question du pays possédant le plus de fromages, France ou Italie, est une interrogation récurrente, souvent résolue par un simple décompte des appellations. Si les chiffres officiels sont sujets à interprétation et fluctuants, une simple comparaison du nombre d’appellations d’origine protégées (AOP) et d’indications géographiques protégées (IGP) ne reflète qu’une partie de la réalité fromagère complexe de ces deux nations. L’affirmation que la France détient le record avec 56 fromages bénéficiant d’une protection d’origine (incluant AOP et IGP comme mentionné dans les données initiales), est certes un fait, mais ne raconte qu’une partie de l’histoire.

En effet, se focaliser uniquement sur les appellations protégées ignore la richesse d’une production fromagère artisanale et diversifiée, propre à chaque région. L’Italie, par exemple, avec sa multitude de régions aux traditions fromagères distinctes et souvent non codifiées, possède un éventail de fromages beaucoup plus vaste que ne le suggèrent ses appellations protégées. On pense notamment aux nombreuses variations de pecorino, de ricotta, ou encore aux fromages frais produits localement et commercialisés à petite échelle, sans bénéficier d’une protection officielle. Ces fromages, souvent transmis de génération en génération, constituent un patrimoine fromager insaisissable par les statistiques officielles.

De même, la France, bien que disposant d’un nombre important d’AOP et IGP, ne couvre pas l’intégralité de sa production fromagère. De nombreux fromages artisanaux, produits en petites quantités, ne sont pas soumis à ces protections. Par conséquent, parler de “nombre de fromages” sans préciser la méthodologie utilisée et les critères de sélection (AOP/IGP, production artisanale, etc.) conduit à une comparaison biaisée.

En conclusion, affirmer catégoriquement que la France possède “plus de fromages” que l’Italie, en se basant uniquement sur le nombre d’appellations protégées, est une simplification excessive. La véritable richesse fromagère de ces deux pays réside dans la diversité de leurs productions, la complexité de leurs savoir-faire ancestraux et la richesse de leurs terroirs, aspects qui transcendent la simple quantification des appellations officielles. Le débat devrait donc moins porter sur la quantité que sur la qualité et la diversité exceptionnelles des fromages français et italiens. Une véritable comparaison nécessiterait une analyse plus approfondie, prenant en compte la production totale, la variété des fromages et les méthodes de production, allant bien au-delà des seules appellations protégées.