Est-ce malsain de dormir avec son enfant ?

Co-dodo : Malsain ou Bénéfique ? Démêler le Vrai du Faux sur le Sommeil Partagé avec Bébé

Le co-dodo, ou sommeil partagé avec son enfant, est une pratique ancestrale qui revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Si elle séduit de plus en plus de parents, elle suscite également de nombreuses interrogations, voire des inquiétudes. Est-ce une pratique risquée ? Indispensable au bien-être de l’enfant ? La réponse est bien plus nuancée qu’un simple oui ou non.

Déconstruire les idées reçues : le co-dodo n’est ni intrinsèquement dangereux, ni absolument nécessaire. Il s’agit avant tout d’une décision familiale, d’un choix personnel qui doit être mûrement réfléchi et adapté à chaque situation spécifique.

Les arguments pour le co-dodo : un lien renforcé et un sommeil apaisé ?

De nombreux parents optent pour le co-dodo pour plusieurs raisons. Parmi les arguments les plus souvent avancés, on retrouve :

• Un lien d’attachement renforcé : La proximité physique favorise la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, tant chez la mère que chez l’enfant.
• Un allaitement facilité : Le co-dodo permet un accès plus facile au sein pendant la nuit, ce qui peut prolonger la durée de l’allaitement maternel.
• Un sommeil plus serein pour l’enfant (et les parents) : La présence rassurante des parents peut réduire l’anxiété de séparation et favoriser un sommeil plus paisible.
• Une meilleure réactivité aux besoins de l’enfant : Les parents sont plus à même de détecter les signaux de faim, de malaise ou de besoin de réconfort.

Les précautions indispensables : un co-dodo sécurisé est un co-dodo réfléchi.

Si le co-dodo présente des avantages potentiels, il est crucial de prendre certaines précautions pour assurer la sécurité de l’enfant. Certaines situations rendent même le co-dodo fortement déconseillé :

• Consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments sédatifs : Ces substances altèrent la vigilance des parents et augmentent le risque d’écrasement du nourrisson.
• Tabagisme : Le tabagisme passif est un facteur de risque de mort subite du nourrisson.
• Obésité des parents : Un excès de poids peut rendre plus difficile la perception des mouvements de l’enfant pendant le sommeil.
• Prématurité ou faible poids de naissance : Les bébés nés prématurément ou de faible poids sont plus vulnérables et nécessitent une surveillance accrue.

Pour un co-dodo sécurisé, il est impératif de respecter les règles suivantes :

• Choisir un matelas ferme : Un matelas trop mou augmente le risque d’enfouissement du bébé.
• Éviter les oreillers, couvertures épaisses, peluches et tours de lit : Ces éléments peuvent obstruer les voies respiratoires de l’enfant.
• Couvrir le bébé légèrement : Une simple gigoteuse est idéale.
• Veiller à ce que le bébé dorme sur le dos : Cette position réduit le risque de mort subite du nourrisson.
• Éloigner le lit du mur : Pour éviter que le bébé ne se coince entre le lit et le mur.
• Envisager le co-sleeping (lit cododo) : Un berceau spécialement conçu, fixé au lit des parents, permet une proximité rassurante tout en garantissant un espace de sommeil sécurisé pour le bébé.

En conclusion : Un choix personnel à aborder avec discernement.

Le co-dodo n’est ni un gage de bonheur absolu, ni un danger systématique. C’est un choix personnel qui doit être pris en compte après une réflexion approfondie sur les besoins de l’enfant, les valeurs des parents et les conditions de sécurité à respecter. Il est essentiel de s’informer, de peser le pour et le contre, et de ne pas hésiter à demander conseil à un professionnel de la santé (médecin, pédiatre, sage-femme) pour prendre une décision éclairée et adaptée à votre situation unique. Le plus important est de créer un environnement sécurisé et aimant, quel que soit le mode de sommeil choisi.