Le Diamox aide-t-il contre le mal des montagnes ?

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Lacétazolamide, commercialisé sous le nom de Diamox, est utilisé à la fois en prévention et en traitement du mal des montagnes. Il aide le corps à sacclimater plus rapidement à laltitude en favorisant lélimination du bicarbonate par les reins, ce qui diminue lacidité du sang et stimule la respiration.

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Diamox et Mal des Montagnes : Un Allié Efficace, Mais Pas Une Panacée

Le mal aigu des montagnes (MAM), un spectre de symptômes désagréables allant de légers maux de tête à un œdème cérébral potentiellement mortel, constitue un risque sérieux pour les personnes acclimatées rapidement à de hautes altitudes. L’acétazolamide, plus connu sous le nom commercial de Diamox, est souvent présenté comme une solution efficace pour prévenir et traiter ce trouble. Mais son efficacité et son utilisation doivent être nuancées.

L’action du Diamox repose sur son effet inhibiteur de l’anhydrase carbonique, une enzyme intervenant dans l’équilibre acido-basique du corps. En inhibant cette enzyme, le Diamox favorise l’excrétion de bicarbonate dans les urines, ce qui a pour conséquence une légère alcalose respiratoire. Cet effet, contre-intuitif au premier abord, est en réalité bénéfique dans le contexte du MAM. L’alcalose stimule le centre respiratoire dans le cerveau, augmentant la ventilation et favorisant ainsi l’élimination du dioxyde de carbone. Ce mécanisme contribue à compenser l’hypoxie (manque d’oxygène) induite par la haute altitude. De plus, cette augmentation de la ventilation pourrait jouer un rôle indirect dans une meilleure acclimatation en favorisant une meilleure oxygénation des tissus.

Cependant, il est crucial de comprendre que le Diamox n’est pas une solution miracle. Il ne prévient pas tous les aspects du MAM. Bien qu’il puisse soulager les maux de tête et la fatigue liés à l’altitude, il ne protège pas contre l’œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA) ou l’œdème cérébral de haute altitude (OCHA), des complications potentiellement fatales nécessitant une descente immédiate et un traitement médical urgent. Le Diamox est donc un outil complémentaire, et non une alternative à une ascension progressive et une acclimatation adéquate.

Par ailleurs, le Diamox possède des effets secondaires, même s’ils sont généralement bénins chez la plupart des personnes. Parmi les effets secondaires les plus courants figurent des paresthésies (engourdissements et picotements), des troubles digestifs (nausées, vomissements), une augmentation de la diurèse et une sensation de fatigue. Des réactions allergiques, bien que rares, sont possibles. Il est donc indispensable de consulter un médecin avant de prendre du Diamox, notamment pour évaluer les risques et les contre-indications chez les personnes souffrant de certaines pathologies rénales, hépatiques ou présentant des antécédents médicaux particuliers.

En conclusion, le Diamox peut être un allié précieux dans la prévention et le traitement du mal aigu des montagnes, en atténuant certains symptômes. Cependant, il ne doit pas être considéré comme un substitut à une bonne acclimatation et à une ascension responsable. Son utilisation doit être encadrée par un professionnel de santé, qui évaluera les risques et les bénéfices au cas par cas. L’ascension en montagne reste une activité exigeante, et la sécurité doit toujours primer.