Peut-on avoir deux crises cardiaques ?

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La survenue dune seconde crise cardiaque après une première est une réalité pour environ 20% des survivants dans les cinq ans suivant lévénement initial. Aux États-Unis, ce phénomène représente chaque année près de 335 000 réadmissions hospitalières pour une crise cardiaque récurrente. La prévention secondaire est donc cruciale.

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Le Double Coup du Cœur : Comprendre et Prévenir les Récidives d’Infarctus

L’infarctus du myocarde, communément appelé crise cardiaque, est une urgence médicale grave qui peut bouleverser une vie. Si survivre à une première crise est une victoire en soi, il est crucial de comprendre que le risque d’une seconde crise cardiaque est bien réel et mérite une attention particulière. On estime qu’environ 20% des personnes ayant survécu à un premier infarctus subissent une récidive dans les cinq années suivantes. Un chiffre qui, aux États-Unis, se traduit par environ 335 000 réadmissions hospitalières annuelles, soulignant l’ampleur du problème et la nécessité impérieuse d’une prévention efficace.

Pourquoi une seconde crise cardiaque est-elle possible ?

La réponse réside dans la nature même de l’infarctus. Il survient lorsque le flux sanguin vers une partie du cœur est interrompu, généralement en raison d’un caillot sanguin obstruant une artère coronaire, souvent déjà fragilisée par l’accumulation de plaques d’athérome (dépôts de graisse). Même après une intervention réussie pour déboucher l’artère lors de la première crise, les facteurs de risque sous-jacents qui ont conduit à cet événement restent souvent présents.

Ces facteurs incluent :

  • L’âge : Le risque augmente avec l’âge.
  • L’hypertension artérielle : Une pression artérielle élevée endommage les artères.
  • Le tabagisme : Le tabac est un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires.
  • L’hypercholestérolémie : Un taux élevé de cholestérol LDL (“mauvais cholestérol”) favorise l’accumulation de plaques dans les artères.
  • Le diabète : Le diabète augmente le risque de maladies cardiovasculaires et rend les artères plus vulnérables.
  • L’obésité : L’excès de poids contribue à l’hypertension artérielle, à l’hypercholestérolémie et au diabète.
  • Les antécédents familiaux de maladies cardiaques : La génétique joue un rôle.
  • Le manque d’activité physique : L’inactivité physique contribue à l’obésité, à l’hypertension artérielle et à l’hypercholestérolémie.
  • Le stress chronique : Le stress peut avoir des effets néfastes sur le cœur.

La clé : la prévention secondaire

Contrairement à la prévention primaire, qui vise à empêcher la survenue d’un premier infarctus, la prévention secondaire vise à empêcher une récidive chez les personnes ayant déjà subi un infarctus. Cette approche est essentielle et repose sur une combinaison de mesures médicales et de changements de mode de vie.

  • Prise de médicaments : Les médicaments jouent un rôle crucial dans la prévention secondaire. Les antiplaquettaires (comme l’aspirine ou le clopidogrel) empêchent la formation de caillots sanguins, les statines réduisent le taux de cholestérol LDL, les bêtabloquants ralentissent le rythme cardiaque et diminuent la pression artérielle, et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARAII) abaissent la pression artérielle et protègent le cœur. Il est impératif de suivre scrupuleusement les prescriptions médicales.

  • Modifications du mode de vie : Adopter un mode de vie sain est tout aussi important que la prise de médicaments. Cela inclut :

    • Une alimentation équilibrée : Privilégier les fruits, les légumes, les céréales complètes, les protéines maigres et les graisses saines (comme celles présentes dans l’huile d’olive et les poissons gras). Limiter les aliments transformés, les graisses saturées et le sucre.
    • L’arrêt du tabac : L’arrêt du tabac est l’une des meilleures choses que l’on puisse faire pour sa santé cardiovasculaire.
    • Une activité physique régulière : L’objectif est de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique modérée la plupart des jours de la semaine. Consulter un professionnel de santé pour déterminer le type d’activité physique le plus approprié.
    • La gestion du stress : Apprendre à gérer le stress par des techniques de relaxation, la méditation, le yoga ou d’autres activités qui aident à se détendre.
  • Suivi médical régulier : Des consultations régulières avec un cardiologue sont indispensables pour surveiller l’état de santé cardiaque et ajuster le traitement si nécessaire.

En conclusion, si une seconde crise cardiaque est une réalité, elle n’est pas une fatalité. Grâce à une prévention secondaire rigoureuse, combinant médicaments et changements de mode de vie, les personnes ayant survécu à un premier infarctus peuvent réduire considérablement leur risque de récidive et améliorer significativement leur qualité de vie. L’information, la sensibilisation et l’engagement du patient sont les piliers d’une prise en charge efficace.