À quelle hauteur pour atteindre l'apesanteur ?

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Des expériences permettent de simuler lapesanteur au sol, reproduisant les conditions de lISS à 400 km daltitude.
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Toucher le ciel sans quitter la Terre : simuler l’apesanteur

L’apesanteur, cette sensation d’absence de poids fascinante vécue par les astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), suscite un intérêt grandissant. Si l’ISS orbite à environ 400 km d’altitude pour atteindre cet état, il est possible, contre toute attente, de recréer des conditions similaires sans quitter la Terre. Comment ? Grâce à des dispositifs ingénieux qui permettent de simuler l’apesanteur et d’offrir un aperçu de cette expérience unique.

Oubliez l’idée reçue qu’il faut atteindre une altitude spécifique pour ressentir l’apesanteur. Ce n’est pas la distance à la Terre qui la provoque, mais l’état de chute libre. Dans l’ISS, les astronautes, ainsi que la station elle-même, sont en chute libre permanente autour de la Terre. La force gravitationnelle terrestre est bien présente, mais la trajectoire incurvée de la chute crée une sensation d’absence de poids.

Reproduire cette chute libre sur Terre est le défi relevé par plusieurs dispositifs. Le plus connu est l’avion “Zero-G”, surnommé “vomit comet” (comète à vomi) en raison des nausées qu’il peut provoquer. L’avion effectue des paraboles, des montées puis des descentes rapides et contrôlées. Pendant la phase descendante de la parabole, l’avion et ses occupants sont en chute libre pendant environ 20 à 30 secondes, simulant ainsi l’apesanteur.

Une autre méthode, moins connue mais tout aussi efficace, utilise des tours d’impesanteur. Ces structures verticales abritent une chambre dans laquelle les expérimentateurs sont lâchés en chute libre sur quelques secondes. Un système de freinage sophistiqué assure un atterrissage en douceur. Si la durée de l’apesanteur est plus courte qu’en avion, ces tours offrent un environnement plus contrôlé et permettent de répéter l’expérience plus facilement.

Enfin, des bassins d’immersion neutre, remplis d’eau, offrent une autre approche pour simuler certaines conditions de l’espace. En ajustant la flottabilité des astronautes en combinaison spatiale, on peut recréer une sensation d’apesanteur partielle, utile pour l’entraînement aux sorties extravéhiculaires. Cependant, la résistance de l’eau rend l’expérience différente de la véritable apesanteur.

Ces simulations, bien que limitées dans le temps, ouvrent des perspectives fascinantes. Elles permettent aux scientifiques d’étudier les effets de l’apesanteur sur le corps humain, aux ingénieurs de tester des équipements spatiaux et, plus largement, au grand public d’approcher ce phénomène extraordinaire sans avoir besoin d’aller dans l’espace. L’apesanteur, autrefois réservée à une élite, devient ainsi un peu plus accessible, nous rapprochant un peu plus des étoiles, sans quitter le sol terrestre.