Dans quel groupe appartiennent les poissons ?

Au-delà du mot “poisson” : Comprendre la complexité taxonomique de ces vertébrés aquatiques

Lorsque l’on parle de poissons, l’image qui nous vient à l’esprit est souvent celle d’une créature aquatique à écailles, nageant avec aisance dans les océans, les rivières ou les lacs. Cependant, derrière cette image simple se cache une réalité taxonomique bien plus complexe. Les poissons, bien qu’appartenant à l’embranchement des Chordata et au sous-embranchement des Vertébrés, ne forment pas un groupe taxonomique unique et monolithique. Cette affirmation, souvent surprenante, mérite d’être décortiquée pour mieux comprendre la diversité et l’évolution de ces animaux fascinants.

Des Chordés, certes, mais lesquels?

En tant que membres des Chordata, les poissons partagent des caractéristiques fondamentales avec d’autres vertébrés, tels que la présence d’une notochorde (une structure de soutien flexible), un tube neural dorsal, des fentes pharyngiennes et une queue post-anale, au moins à un stade de leur développement. Ils se distinguent ensuite comme Vertébrés, possédant une colonne vertébrale ou une structure analogue. C’est ici que l’histoire devient plus nuancée.

“Poisson” : Un terme pratique, mais pas une classification scientifique rigoureuse.

Le terme “poisson” est un terme vernaculaire, une commodité de langage pour désigner des animaux aquatiques à nageoires. Il regroupe en réalité plusieurs lignées évolutives distinctes, ce qui le rend problématique d’un point de vue de la classification scientifique stricte. En effet, l’évolution a emprunté différents chemins pour adapter les organismes à la vie aquatique, aboutissant à des groupes de “poissons” qui sont plus étroitement liés à des vertébrés terrestres qu’à d’autres “poissons”.

Les principaux groupes composant la mosaïque des “poissons”:

Comprendre la classification des poissons implique de considérer les principaux groupes qui composent cette catégorie informelle :

• Les Myxines et Lamproies (Agnathes): Ces poissons sans mâchoires sont les plus primitifs et représentent une lignée évolutive très ancienne. Ils possèdent une notochorde persistante au lieu d’une véritable colonne vertébrale, les distinguant des autres vertébrés.

• Les Chondrichtyens (Poissons cartilagineux): Ce groupe inclut les requins, les raies et les chimères. Leur squelette est composé de cartilage et non d’os. Ils représentent une autre branche évolutive distincte des poissons osseux.

• Les Actinoptérygiens (Poissons à nageoires rayonnées): C’est le groupe le plus vaste et le plus diversifié, comprenant la majorité des poissons que nous connaissons (truites, sardines, thons, etc.). Leurs nageoires sont soutenues par des rayons osseux.

• Les Sarcoptérygiens (Poissons à nageoires lobées): Ce groupe, moins nombreux aujourd’hui, est particulièrement important car il comprend les cœlacanthes et les dipneustes (poissons pulmonés), les plus proches parents des tétrapodes, les vertébrés terrestres. C’est la preuve la plus frappante que certains “poissons” sont plus proches des amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères que d’autres “poissons”!

Conclusion : Un regard évolutif pour une meilleure compréhension.

En résumé, le terme “poisson” ne doit pas être considéré comme une étiquette taxonomique rigide. Il regroupe une diversité impressionnante de vertébrés aquatiques, issus de différentes lignées évolutives. Pour comprendre la classification des poissons, il est essentiel de considérer les groupes majeurs (Myxines et Lamproies, Chondrichtyens, Actinoptérygiens et Sarcoptérygiens) et de garder à l’esprit l’histoire évolutive complexe qui a façonné cette fascinante mosaïque de la vie aquatique. Le fait que des poissons soient plus proches des animaux terrestres que d’autres poissons souligne l’importance d’une approche phylogénétique pour appréhender la biodiversité du monde vivant.