Pourquoi le fer ne reste pas dans le corps ?

0 voir

La diminution de labsorption du fer peut être causée par une ablation de lestomac (gastrectomie) ou des troubles de labsorption intestinale comme la maladie cœliaque, une gastrite atrophique, une infection à Helicobacter pylori, une absence de sécrétion dacide gastrique (achlorhydrie), le syndrome de lintestin court et, rarement, lanémie ferriprive réfractaire avec insuffisance de différenciation érythroblastique.

Commentez 0 J'aime

Le fer, un voyageur au cœur de notre organisme : pourquoi ne s’installe-t-il pas définitivement ?

Le fer est un minéral essentiel à la vie, jouant un rôle crucial dans le transport de l’oxygène et la production d’énergie. Contrairement à une idée répandue, il ne s’accumule pas indéfiniment dans notre corps. Son séjour est orchestré par un système de régulation complexe qui gère son absorption, son utilisation et son élimination. Comprendre ce mécanisme permet d’éclairer les causes des carences, mais aussi des excès en fer.

L’absorption du fer, principalement issue de notre alimentation, se déroule majoritairement dans le duodénum, la première partie de l’intestin grêle. Ce processus est finement régulé en fonction des besoins de l’organisme. L’hepcidine, une hormone produite par le foie, joue un rôle clé en contrôlant l’entrée du fer dans la circulation sanguine. Lorsque les réserves en fer sont suffisantes, l’hepcidine bloque son absorption. À l’inverse, une carence en fer diminue la production d’hepcidine, favorisant ainsi son absorption.

Ce système d’autorégulation explique pourquoi le fer ne reste pas indéfiniment dans le corps. En l’absence de pertes sanguines significatives (règles, saignements digestifs), l’organisme élimine quotidiennement une petite quantité de fer, principalement par desquamation des cellules intestinales et de la peau. Cette perte est faible, de l’ordre de 1 à 2 mg par jour, mais elle est compensée par l’apport alimentaire.

Cependant, certains facteurs peuvent perturber ce délicat équilibre et entraver l’absorption du fer, conduisant à une carence. Parmi ces facteurs, on peut citer :

  • Les interventions chirurgicales: Une ablation de l’estomac (gastrectomie) réduit la surface d’absorption du fer et modifie l’acidité gastrique, essentielle à sa solubilisation.
  • Les maladies digestives: Des affections comme la maladie cœliaque, la gastrite atrophique, ou le syndrome de l’intestin court, altèrent la muqueuse intestinale et entravent l’absorption de nombreux nutriments, dont le fer.
  • Les infections: L’infection à Helicobacter pylori, bactérie responsable d’ulcères, peut perturber l’absorption du fer.
  • L’achlorhydrie: L’absence de sécrétion d’acide gastrique (achlorhydrie) empêche la transformation du fer ferrique (forme alimentaire) en fer ferreux (forme absorbable).
  • Des pathologies plus rares: Dans de rares cas, une anémie ferriprive réfractaire avec insuffisance de différenciation érythroblastique peut entraver l’utilisation du fer par l’organisme, malgré une absorption normale.

En conclusion, le fer ne reste pas indéfiniment dans notre corps grâce à un système sophistiqué de régulation qui adapte son absorption et son élimination aux besoins de l’organisme. Toutefois, diverses pathologies peuvent perturber ce fragile équilibre et conduire à des carences en fer. Il est donc important de consulter un médecin en cas de suspicion de carence afin d’en identifier la cause et de mettre en place un traitement adapté.