Comment fonctionne le radar sous-marin ?

0 voir

Le sonar actif, version sous-marine du radar, projette des ondes acoustiques dans leau. Ces ondes rebondissent sur les objets. En mesurant le temps écoulé entre lémission et la réception de lécho, et en connaissant la vitesse du son dans leau, on calcule la distance et la position des cibles immergées avec précision.

Commentez 0 J'aime

L’écholocation sous-marine : plonger dans le fonctionnement du sonar

Contrairement à l’idée reçue d’un “radar sous-marin”, le système utilisé pour détecter les objets sous l’eau n’émet pas des ondes électromagnétiques comme son homologue aérien, mais des ondes acoustiques. On parle de sonar, acronyme de “Sound Navigation And Ranging”, qui se décline en plusieurs types, le plus courant étant le sonar actif. Mais comment fonctionne concrètement ce système d’écholocation sous-marine ?

Le principe de base repose sur l’émission d’un signal acoustique – un “ping” – par un transducteur, sorte de haut-parleur sous-marin. Ce signal, une onde sonore de fréquence variable selon l’application (de quelques kilohertz à plusieurs centaines de kilohertz), se propage dans l’eau à une vitesse dépendant de sa température, de sa salinité et de sa pression. Cette vitesse, bien que constante sur une courte distance, doit être précisément prise en compte pour des mesures précises.

Lorsque l’onde acoustique rencontre un obstacle – un navire, un sous-marin, un banc de poissons, une formation rocheuse – une partie de l’énergie sonore est réfléchie sous forme d’écho. Ce signal de retour est capté par le même transducteur, ou par un autre dédié à la réception. Le système mesure alors le temps de transit, c’est-à-dire l’intervalle de temps entre l’émission du ping et la réception de l’écho.

La distance à l’obstacle est ensuite calculée en utilisant la formule simple suivante :

Distance = (Vitesse du son dans l’eau x Temps de transit) / 2

Le facteur 2 tient compte du trajet aller-retour du signal sonore. L’intensité de l’écho renseigne sur la taille et la nature de l’objet, tandis que la direction d’arrivée de l’écho, déterminée par l’orientation du transducteur ou par un réseau de plusieurs transducteurs, permet de localiser précisément la cible.

Pour améliorer la précision et la résolution, les sonars actifs utilisent des techniques sophistiquées de traitement du signal. Le filtrage des bruits ambiants (bruit du moteur, cavitation, etc.) et l’analyse spectrale des échos permettent de distinguer différents types de cibles et d’obtenir des images acoustiques, les “sonagrammes”, représentant l’environnement sous-marin. La complexité des algorithmes utilisés dépend de l’application : navigation, détection d’obstacles, cartographie des fonds marins, recherche de ressources, etc.

Bien qu’extrêmement efficace, le sonar actif présente une limitation majeure : il révèle la position de la source émettrice. C’est pourquoi existe aussi le sonar passif, qui n’émet aucun signal et se contente d’écouter les bruits émis par les cibles dans l’eau. Mais ceci est une autre histoire…