Est-ce que Montréal Nord est sécuritaire ?

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Montréal-Nord (PDQ 39) affiche un taux de criminalité interne élevé. En 2019, 57% des accusés résidaient dans larrondissement, comparativement à 43% en moyenne pour les autres postes de quartier, le plaçant au quatrième rang. Cette criminalité est donc principalement locale.

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Montréal-Nord : Décryptage d’un sentiment d’insécurité

La question de la sécurité à Montréal-Nord est récurrente. La perception publique, souvent alimentée par des faits divers marquants, peint parfois un portrait sombre du quartier. Mais qu’en est-il réellement ? Si les statistiques, comme le taux de criminalité interne élevé mentionné (57% des accusés résidant dans l’arrondissement en 2019, contre 43% en moyenne ailleurs), peuvent sembler alarmantes, elles méritent d’être analysées avec nuance. Se focaliser uniquement sur ces chiffres, sans les contextualiser, risque de simplifier une réalité complexe et d’alimenter des préjugés.

L’aspect “local” de la criminalité, souligné par le fait que la majorité des accusés résident dans l’arrondissement, est un élément clé. Cela suggère une dynamique interne, potentiellement liée à des problématiques socio-économiques spécifiques à Montréal-Nord. Le chômage, la pauvreté, le manque d’accès à des ressources et à des services adéquats peuvent en effet contribuer à créer un terreau fertile pour certaines formes de criminalité.

Il est donc crucial de distinguer la criminalité “de proximité”, souvent liée à des conflits interpersonnels ou à des situations de désespoir, de la criminalité organisée ou des actes de violence aléatoires qui ciblent des individus sans distinction. La première, bien que préoccupante, ne représente pas le même niveau de danger pour la population générale que la seconde.

Par ailleurs, la notion de sécurité est subjective et multidimensionnelle. Elle englobe non seulement l’absence de criminalité, mais aussi le sentiment de sécurité, influencé par des facteurs tels que l’éclairage public, la propreté des rues, la présence policière et la cohésion sociale. Montréal-Nord, comme d’autres quartiers confrontés à des défis socio-économiques, souffre parfois d’un déficit à ce niveau, ce qui peut amplifier le sentiment d’insécurité, même si les statistiques criminelles n’indiquent pas nécessairement un danger accru.

Enfin, il est important de souligner les initiatives positives en cours à Montréal-Nord. De nombreux organismes communautaires œuvrent sans relâche pour améliorer les conditions de vie des résidents, promouvoir l’inclusion sociale et prévenir la criminalité. Ces efforts, souvent méconnus, contribuent à bâtir un avenir plus sûr et plus prospère pour le quartier.

En conclusion, la question de la sécurité à Montréal-Nord est complexe et ne peut se résumer à un simple taux de criminalité. Une analyse nuancée, prenant en compte les facteurs socio-économiques, le sentiment de sécurité et les initiatives locales, est essentielle pour comprendre la réalité du terrain et travailler à des solutions durables.